L’adulte

Consulter un psychologue : une démarche intime et subjectivante

Les représentations sociales couramment associées à la démarche de consulter un « psy » oscillent entre tabou et tendance. La vulgarisation et l’intérêt toujours grandissant de la population à l’égard de la psychologie n’ont paradoxalement pas favorisé la disparition des vieux fantômes qui la hantent toujours. Planent toujours le soupçon de la folie, la honte de consulter. Plane également le sceptisisme quant à la scientificité et l’efficacité de la psychologie. Franchir le pas de consulter un psychologue n’est donc pas une démarche facile, et ce d’autant qu’elle est peu valorisée socialement.

Loin d’être une mode ou une expérience mystique, la psychologie est une science et une pratique, dont l’objectif est la compréhension du psychisme, en termes de processus et de structure. Parfois vécue comme un aveu de faiblesse, la décision de consulter un psychologue est au contraire un premier pas vers la compréhension de soi.


Les motifs de consultations les plus fréquents

Le vécu de mal-être ou de souffrance, le besoin ou l’envie de changement étant des sentiments très subjectifs, chaque « demande » adressée au psychologue au début d’un suivi est unique et originale. Si l’on peut recenser les motifs de consultations les plus fréquents, le psychologue appréhende chaque demande dans sa singularité.

  • Des évènements vie. Certains patients ressentent le besoin d’être étayer pour surmonter des épreuves particulièrement difficiles telles que : un deuil, un divorce, un licenciement, la maladie grave, l’annonce diagnostique d’une maladie chronique, une situation de rupture, etc.
    Certains évènements de moindre intensité dramatique mais de profond changement peuvent également être à l’origine d’un suivi psychologique, tels que une réorientation professionnelle, un coming-out, etc.
  • Un vécu de souffrance psychique. La souffrance psychique peut emprunter d’innombrables voies d’expression, via des symptômes très différents :
    – Des mouvements dépressifs, un sentiment de tristesse, un abbatement général, une perte d’intérêts et de goût pour la vie, des troubles de l’image de soi (obsessions physiques), des troubles de l’estime de soi (auto-dévalorisation, honte, culpabilité), etc.
    – L’angoisse, l’anxiété, le stress, des attaques de paniques, des phobies spécifiques, etc.
    – Des comportements embarassants au quotidien : des troubles obsessionnels compulsifs, des conduites addictives (dépendance à une substance, dépendance affectives, dépendance au jeux vidéo, dépendance aux jeux d’argent, dépendance sexuelle, etc.), des troubles alimentaires (anorexie, boulimie), des troubles sexuels (perte de désir, frigidité, impuissance, etc.), de l’hyperactivité, etc.
    – Des somatisations répétées, des troubles somatiques récurrents dont l’origine biologique n’a pas pu être établie.
    – Des difficultés relationnelles, des difficultés de communication avec son entourage, de l’isolement, un vécu de rejet ou d’exclusion, etc.
  • Désir d’entreprendre un travail sur soi. Un questionnement sur soi, sur son histoire, une recherche personnelle, l’envie de travailler sur un projet personnel peuvent également motiver une démarche vers un psychologue.

La psychothérapie d’orientation analytique de l’adulte

La psychothérapie est une des différentes formes que peut prendre un suivi psychologique.

La psychothérapie d’orientation analytique a pour objectif l’appropriation par le sujet d’une part de sa vie psychique inconsciente et, de surcroit, un changement significatif, profond et durable. Le patient chemine avec le psychologue dans l’analyse de son histoire subjective et la compréhension de ses difficultés actuelles.

Dans la psychothérapie d’orientation analytique, si le psychologue mobilise certains invariants théoriques de la psychanalyse (l’inconscient, la répétition des conflits infantiles, le refoulement, etc.) et certains invariants méthodologiques (l’absence de jugement, la place centrale de la parole, l’association d’idées, la mobilisation des rêves, l’utilisation du transfert et du contre-transfert, l’interprétation, etc.), il est soucieux d’évaluer, pour chaque patient, l’aménagement du cadre le plus adapté.

Parmi ces aménagements, on trouve notamment : le déroulement des entretiens en face-à-face, un étayage plus important du discours du patient par le psychologue, la moindre fréquence des séances, une durée totale de suivi moins longue, etc.

À l’issue d’une psychothérapie d’orientation analytique, le patient peut souhaiter s’engager davantage dans l’analyse et s’investir alors dans une « cure-type ».

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