Parent(s)-bébé

La périnatalité : entre bonheur et boulversements

Si la période périnatale – du projet d’enfant à ses premières années de vie – est socialement considérée comme des plus épanouissantes, elle réserve également son lot de difficultés et de souffrances, souvent tues ou dissimulées car vécues sur le mode de la honte ou de la culpabilité.

L’arrivée d’un enfant met en tension l’équilibre du couple et l’équilibre psychique des (futurs) parents. Renvoyant les parents à leur propre petite enfance, faisant résonner l’héritage transgénérationnel, elle ouvre la voie à d’anciens traumatismes, à des failles identitaires, à des conflits insuffisamment résolus par le passé.

À la naissance, les parents peuvent également se retrouver confrontés aux troubles psychosomatiques du nourrisson qui s’organisent dans la sphère des interactions précoces, entre le bébé, la mère et le père.

D’une manière générale, parce que c’est une période de profonds réaménagements, la période périnatale s’avère très propice au travail psychique, qu’il soit réalisé dans le cadre de suivi parents-bébé, de suivi de couple ou de suivi individuel.


Le suivi parent(s)-bébé face aux troubles du nourrisson

Le nourrisson est éminemment psychosomatique. Son corps étant l’instrument de toute expression, tout malaise psycho-affectif va donc s’exprimer par le langage du corps.

Les motifs de consultation les plus fréquents

Chez le nourrisson, on distingue notamment :

  • les troubles de la sphère orale : coliques idiopathiques, vomissements, mérycisme, anorexie nerveuse, etc.
  • les troubles du sommeil : insomnies précoces, difficultés d’endormissement, terreurs nocturnes, etc.

La survenue de tels troubles chez un nourrisson peut profondément perturber le fonctionnement familial. Face à ces troubles, les parents oscillent entre inquiétude, impuissance, épuisement, colère ou encore culpabilité. Avec leur enfant, ils (a minima la dyade mère-bébé) se retrouvent au centre de la prise en charge thérapeutique.

En pratique, le suivi parents/bébé

Les entretiens ont lieu en présence du nourrisson et idéalement des deux parents (a minima l’un des deux parents).

Un examen médical approfondi est un préalable indispensable à toute prise en charge psychologique du nourrisson. C’est seulement après avoir écarté l’origine somatique des troubles qu’une prise en charge psychologique précoce peut être mise en place, en étroite collaboration avec le pédiatre.


L’accompagnement psychologique à la parentalité

La parentalité désigne « l’ensemble des réaménagements psychiques et affectifs qui permettent à des adultes de devenir parents, c’est à dire de répondre aux besoins de leurs enfants à trois niveaux : le corps (les soins nourriciers), la vie affective, la vie psychique. C’est un processus maturatif ». (M. Lamour, 1998)

L’accompagnement à la parentalité vise à soutenir les parents au cours de ce processus de réaménagements et à les aider à inventer leur propre manière d’être parents.

Les motifs de consultation les plus fréquents

  • Un vécu affectif et émotionnel difficile de la période périnatale par le père, la mère ou le couple parental : baby-blues, dépression prénatale, dépression post-partum, manque de confiance en sa capacité à être parent, peur de ne pas être à la hauteur, irritabilité et agressivité inhabituelle, etc.
  • De nombreuses situations particulières et douloureuses peuvent conduire le(s) (futurs) parent(s) à solliciter un accompagnement psychologique, telles que : l’annonce d’un handicap, l’interruption médicale de grossesse (IMG), des fausses couches à répétition, la procréation médicalement assistée (PMA), la grande prématurité, une grossesse adolescente, la monoparentalité, un deuil concomitant, un déni de grossesse, etc.
  • Le désir d’entreprendre un travail sur soi, individuel ou en couple, à l’occasion de l’arrivée prochaine d’un enfant.

En pratique : l’accompagnement à la parentalité

L’accompagnement à la parentalité peut prendre des formes multiples selon qu’il ait lieu avant ou après la naissance, qu’il soit sollicité par l’un des deux parents ou par le couple parental, qu’il s’inscrive dans une démarche ponctuelle de soutien ou dans une démarche plus large de travail sur soi. Le cadre du suivi est donc définit lors du premier entretien, en fonction de la demande du(des) futur(s) parents.
Par ailleurs, le psychologue peut, dans certains cas, réorienter les parents vers des structures de soins plus adaptées.

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