L’adolescent

L’adolescence : un processus de profonde transformation 

L’intérêt porté à l’adolescence n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui. Les discours sociaux sur ce sujet sont multiples, fragmentaires et contradictoires. Ils oscillent entre une idéalisation de cette période porteuse de tous les fantasmes de réussite et de bonheur et une vision péjorative de la jeunesse.

La puberté est la dernière étape du développement sexuel. Sur le plan biologique, elle s’accompagne de profondes et brutales modifications du corps. L’impact de ces transformations sur le psychisme est considérable et l’adolescent évolue alors en peu de temps dans tous les domaines : relations avec ses parents et ses amis, goûts, distractions, vêtements, intérêt et préoccupation pour son  physique, changements d’humeur et de comportements…

L’adolescence est un processus « d’adultisation » au cours duquel l’adolescent est confronté à de nombreux paradoxes qui déstabilisent son identité et peuvent le fragiliser : il doit changer en demeurant le même ou encore se détacher de ses parents tout en maintenant certains repères construit dans le lien à eux durant l’enfance.

La traversée de l’adolescence est également une période difficile pour les parents de l’adolescent et certains formulent une demande d’étayage psychologique pour eux-mêmes. Il importe en effet que les parents « survivent », qu’ils résistent à l’agressivité temporaire de l’adolescent sans se sentir entamé dans son amour et sans adopter l’une ou l’autre des positions extrêmes : l’acceptation soumise ou le rejet.


Les motifs de consultations les plus fréquents à l’adolescence

Les troubles de l’agir – conduites à risques, consommation abusive de substances psychoactives, troubles du comportement alimentaire, fugues, tentatives de suicide, etc. – sont identifiés aujourd’hui comme particulièrement prévalents à l’adolescence. Cependant, le mal-être à l’adolescence, peut prendre des formes très diverses, parfois beaucoup moins bruyantes, telles que l’isolement, le repli sur soi, la dépression, etc.

S’il n’y a pas d’adolescence sans crise, il est important de ne pas banaliser sous ce terme toutes les manifestations pathologiques. La crise d’adolescence peut en effet s’accompagner temporairement de symptômes psychopathologiques mais il convient d’en distinguer les aspects normaux des aspects pathologiques.

L’adolescence étant, par essence, un processus de profonde transformation psychique, un accompagnement psychologique, même bref, peut souvent désamorcer des situations problématiques et permettre une reprise de la dynamique évolutive.

D’une manière générale, les professionnels de l’adolescence se montrent très réservés dans l’utilisation de catégories diagnostiques : la crainte de figer dans la pathologie des troubles qui – même graves – peuvent se modifier au cours d’une prise en charge, explique cette position.


En pratique : le suivi psychologique d’un adolescent

Lors de la première consultation, si l’adolescent vient avec ses parents, ils sont d’abord reçus ensemble. Dans un second temps, le psychologue s’entretient seul avec l’adolescent. Ces deux premiers temps sont consacrés à préciser les raisons de la démarche de consultation et les attentes de chacun. Dans un troisième temps, les parents sont à nouveau conviés afin de discuter de l’engagement d’un éventuel suivi puis, le cas échéant, des modalités et des règles de ce suivi.

L’adolescent peut également prendre un premier rendez-vous par lui même et se présenter seul au premier rendez-vous.

Lorsque le suivi est engagé, les entretiens ont lieu avec l’adolescent seul. Si le psychologue garantit la confidentialité des entretiens avec l’adolescent, un entretien avec les parents peut à tout moment être sollicité par ces derniers, par le psychologue ou par l’adolescent.

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